Analyse d’œuvre
Nous vivons dans un monde où l’image est omniprésente et il est important que les élèves apprennent à décoder les clés qui les composent.
Comme nous l’explique Yves Michaud dans son livre Le déluge des images, 850 milliards d’images sont présentes dans notre vie en 2012 contre 86 milliards en 2001, et cela est exponentiel. Le développement des nouvelles technologies contribue à cette prolifération. Mais sommes-nous réellement prêts à cette avalanche visuelle ? Et qu’en est-il pour les élèves ?
Deux méthodes pour parler des images sont proposées :
1. Analyse selon la méthode d’Erwin Panofsky
Une méthode reconnue est celle élaborée par l’historien de l’art Erwin Panofsky (Essais d’iconologie : thèmes humanistes dans l'art de la Renaissance (Studies in iconology, 1939), traduit de l'anglais par C. Herbette et B. Teyssèdre, présenté et annoté par Bernard Teyssèdre, Paris, Gallimard, 1967).
C’est une bonne méthodologie pour l’enseignant·e qui souhaite étudier des œuvres avec ses élèves. Erwin Panofsky a décomposé sa méthode d’analyse d’œuvre en trois phases : l’analyse pré-iconographique, l’analyse iconographique et enfin l’analyse iconologique. Pour le secondaire 1, il est important d’adapter cette méthode pour les élèves (transposition didactique) sous peine de rendre les œuvres d’art difficiles d’accès. Pour imager cette méthode, on peut parler de « la technique de l’entonnoir ». On part du plus général au plus précis. Une méthodologie inspirée de Panofsky est ici proposée : elle peut être adaptée en fonction des œuvres et des intentions pédagogiques.
2. La méthode des Mots du Clic pour parler d’une œuvre
La méthode des Mots Du Clic est un outil dynamique, ludique et pédagogique créé pour questionner le regardeur. Ce jeu, basé sur l’observation, l’acquisition de vocabulaire, la collaboration et la réflexion, a été conçu en 2015 par Stimultania, un pôle de photographie originaire de Strasbourg.
Pas de gagnant ni de perdant, pas de bonne ou de mauvaise réponse, mais des échanges de points de vue dans un but commun: la description, l’analyse et la compréhension d’une image.
Cette méthode ne nécessite pas de savants prérequis et se nourrit des références de chacun·e.
En pratique, l’enseignant·e propose une image à étudier et forme des groupes de 2 à 7 élèves (idéalement des groupes de 4 élèves). Cette image peut appartenir à tous les domaines : la photographie, la bande dessinée, la peinture, les affiches publicitaires, etc.
Le jeu est constitué de six catégories de cartes comportant un mot et une illustration :
- caractéristique
- apparence
- temps
- espace
- volonté
- référent
Pour commencer le jeu, les élèves disposent face visible toutes les cartes de la première catégorie et les observent. La signification de certains mots peut être demandée à l’enseignant·e si besoin. Après avoir échangé entre eux, les élèves doivent en choisir une et une seule, d’un commun accord. Les participant·e·s la mettent de côté et passent à la catégorie suivante. Cette opération est reproduite pour les cinq restantes.
Par la suite, les élèves construisent une phrase à l’aide des mots présents sur les cartes sélectionnées et l’expriment soit par oral, soit à l’écrit. La durée de jeu est variable et peut aller jusqu’à une période complète.
Pour aller plus loin, on peut demander aux élèves de créer une composition visuelle reprenant les éléments présents sur les cartes. Le but étant d’avoir au final une phrase décrivant l’image de base et une composition graphique mettant en valeur, mais de manière différente, les éléments-clés de l’image.
Les avantages de cette méthode :
- Éduquer le regard en s’exerçant à la critique d’images de manière ludique et interactive, en découvrant de nouvelles images, supports, auteurs… et en communiquant autour de ces dernières.
- Créer un moment de rencontre en élaborant un espace de libre expression, en développant des relations de groupe et en défendant son point de vue.
- Acquérir du vocabulaire et perfectionner la compréhension et l’expression orale et écrite.
- Prendre confiance en soi en s’exprimant et s’affirmant au sein et devant un groupe de personnes.
Les fiches en fin de cahier peuvent également être utilisées pour questionner les élèves.